Canon à l’effigie de Frédéric de Montbéliard
La légende raconte que cet étrange canon a été réalisé à l’occasion du mariage de Frédéric Ier, duc de Wurtemberg, à la fin du XVIe siècle. Mais la réalité est peut-être plus étrange encore. En effet, le mariage n’a jamais eu lieu et le duc était couvert de dettes contractées depuis de nombreuses années. A la fin de sa vie, il se tourne vers l’alchimie et la recherche de la pierre philosophale dans l’espoir de fabriquer l’or qui lui permettrait de rembourser ses créanciers. Le décor de cette pièce ornementale peut également se lire sous cet angle.
À propos de l’œuvre
L’œuvre à la loupe
Le renfort de ce canon est octogonal. Les cinq facettes supérieures sont décorées par des niches ornées de statuettes. Quatre d'entre-elles sont des allégories de l'eau, de l'air, de la terre et du feu qui, en alchimie, représentent les quatre états de la matière. Au centre se trouve une représentation en haut relief de Frédéric de Montbéliard, premier duc de Wurtemberg (1593-1608), revêtu de son armure, au dessus d'un cartouche comportant les lettres FHZW qui signifient Friedrich Herzog Zu Wurtemberg. Le duc occupe ainsi la position centrale, celle du cinquième élément alchimique, la quintessence : l'homme en tant que création divine.
Les anses du canon et le cul-de-lampe sont ornés de couples enlacés. La tradition a voulu y voir une représentation du mariage du duc mais les visages ne correspondent pas avec la figure centrale. On peut cependant interpréter ce décor comme une image des noces alchimiques : la rencontre et la fusion de deux opposés complémentaires.
De cette union naît le serpent qui court sur la volée cannelée et torsadée, il représente ici la pierre philosophale.
Informations pratiques
Cartel
Datation : Fin XVIe, début XVIIe siècle
Largeur : 125 mm et Hauteur : 4,19 m
Poids : 2545 Kg
Auteur : Inconnu
N. Inventaire : N510
Matériaux : Bronze
Historique : Pris à l’arsenal de Vienne en 1805, déposé aux Invalides en 1831
Lieu de création : Inconnu (Vienne ?)