L'histoire du Musée
Depuis sa création en 1905, le musée de l’Armée n’a cessé d’enrichir ses collections, devenant ainsi l’un des musées de référence en Europe et dans le monde entier en matière de collections d’histoire militaire. S’intéresser à l’histoire des collections du musée de l’Armée, c’est découvrir autrement l’Histoire de France.
Les collections du musée de l’Armée depuis 1905
Le musée de l’Armée abrite aujourd’hui près de 500 000 œuvres, couvrant l’histoire militaire sur une période chronologique allant de la Préhistoire à nos jours. L’établissement est également gardien du tombeau de l’empereur Napoléon Ier et affectataire de la cathédrale Saint-Louis des Invalides.
Les collections du Musée se composent d'amures et d'armes anciennes, de pièces d'artillerie, d’armes à feu et d’armes blanches, d'emblèmes, d'uniformes, d'ordres et de décorations, ainsi que de figurines historiques. Le musée de l’Armée conserve également de riches fonds iconographiques, composés de peintures, sculptures, estampes, dessins, photographies, ainsi qu’un ensemble d’ouvrages imprimés, de manuscrits, de périodiques et d’archives privées. Il abrite également une collection de pièces archéologiques, ainsi qu’un fonds d’objets ethnographiques extra-européens, dont la provenance dépasse le cadre de l’empire colonial français et de la colonisation.
Le musée de l’Armée ne cesse d’enrichir ses collections depuis cette époque, notamment par des dons ou des achats. Parmi les artistes et collectionneurs privés qui ont contribué à la constitution des fonds du Musée figurent des personnalités comme le général Vanson, Édouard Detaille, le prince de la Moskowa, mais aussi les frères Raoul et Jean Brunon, ainsi que Georges Paulhiac, ou des structures telle que la société des Cincinnati de France.
Le musée de l’Armée compte également parmi ses donateurs et ses dépositaires de nombreux particuliers, civils ou militaires, français ou étrangers, ainsi que leurs familles (familles de maréchaux du Premier Empire, d’officiers ou de généraux de la IIIe République).
L’État a également contribué à l’enrichissement des collections du Musée, via des cessions d’organismes ou d’institutions militaires, pour des typologies de pièces allant des uniformes, équipements, emblèmes réglementaires, à de l’armement, notamment lors de la fermeture des manufactures d’armes de Saint-Etienne et de Tulle entre 1998 et 2001. L’État a également affecté au musée de l’Armée de grandes collections comme celle d’armes et d’armures réunie par Napoléon III au château de Pierrefonds (1880), ou celle du musée Franchet d’Espèrey après l’indépendance de l’Algérie en 1962. Enfin, le Musée a reçu des œuvres en dépôt du ministère des Beaux-Arts et des musées nationaux (musée du Louvre, Château de Versailles, musée de Cluny par exemple).
Aujourd’hui, près de 25 000 œuvres des collections du musée sont déposées auprès de musées français ou étrangers, et d’organismes du ministère des Armées.
Les collections ont été soumises aux aléas de la guerre. Le musée de l’Armée est partiellement évacué en 1870, mais reste ouvert pendant la Première Guerre mondiale et continue à enrichir ses collections de nombreux objets et œuvres en lien avec le conflit, tandis que des trophées pris à l’ennemi sont régulièrement exposés entre 1915 et 1918 dans la cour d’Honneur de l’Hôtel des Invalides.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les collections du musée de l’Armée sont en partie pillées par l’occupant allemand. Après la guerre, plusieurs missions de récupération sont menées en Allemagne par le directeur du musée, le général Henri Blanc.
Aux origines du musée de l’Armée
Le musée de l’Armée est né en 1905 de la fusion de deux établissements, le musée de l’Artillerie et le musée historique de l’Armée.
Le noyau des collections du musée de l’Artillerie se compose d’œuvres provenant de plusieurs sources : dépôt d’artillerie de l’Arsenal, Garde-Meuble de la Couronne, saisies révolutionnaires et conquêtes napoléoniennes. Les collections sont installées dans le cloître de Saint-Thomas d’Aquin à Paris, avant de rejoindre l’Hôtel des Invalides en 1871. De cette institution, le musée de l’Armée a conservé une tradition de conservatoire des évolutions techniques de l’armement.
Les origines du musée historique de l’Armée remontent quant à elles à l’Exposition universelle de 1889, au cours de laquelle le pavillon du ministère de la Guerre, situé sur l’esplanade des Invalides, avait rencontré un certain succès. Après cette exposition, la société d’études La Sabretache, qui rassemble un petit groupe de passionnés d’histoire militaire, dont les peintres Édouard Detaille et Ernest Meissonier, ou encore le collectionneur et historien d’art Paul Marmottan, ainsi que des figures militaires comme le général Émile Vanson, œuvre pour la création d’un musée historique de l’Armée. Ce nouveau musée est créé par décret en octobre 1896. Les collections sont constituées d’objets conservant le souvenir des figures militaires, officiers, soldats, unités, ainsi que des campagnes menées par l’armée française. L’objectif est à la fois muséal, mémoriel et patriotique : il s’agit, dans un contexte marqué par la défaite contre l’Allemagne en 1870 et la refondation de l’armée, de célébrer les gloires militaires françaises et de rendre hommage aux soldats qui se sont battus pour la nation.
Le musée de l’Armée aujourd’hui
Le musée de l’Armée a été rénové dans les années 1990-2010 dans le cadre du projet ATHÉNA. Les dernières tranches de travaux ont permis l’ouverture des Cabinets insolites en 2015 et du Centre de documentation en 2018. À la fois conservatoire des techniques de l’armement, lieu d’histoire, de souvenir et de célébration des hauts faits militaires et des soldats, le Musée se fixe aujourd’hui l’ambition de donner à comprendre les conflits passés et présents, ainsi que les rapports entre le monde militaire et le monde civil, en temps de guerre ou de paix, dans une approche décentrée et plurielle, qui mêle, selon différentes échelles et différents points de vue, histoire militaire, politique, diplomatique, sociale, culturelle, artistique, technique et anthropologique.
Ces dernières années, le musée de l’Armée s’est efforcé de combler les lacunes identifiées dans ses collections, et a axé sa politique d’acquisitions sur les représentations de la guerre, la période postérieure à 1945, les guerres de décolonisation, ainsi que sur les engagements actuels de la France et de ses armées.