Toussaint Louverture

Né esclave en 1743 à Saint-Domingue, Toussaint Louverture devient gouverneur et proclame en 1801 l'indépendance du territoire. Il devient un symbole fort pour Haïti et pour les populations opprimées.

Toussaint Louverture est né esclave en 1743 à Saint-Domingue. Il exerce la fonction de cocher sur la plantation de Brédé au Hauts-du-Cap, avant d’être affranchi à l’âge de trente-trois ans. Il devient ensuite propriétaire de sa propre exploitation.

En 1791, il rallie le mouvement insurrectionnel lancé par les esclaves lors de la cérémonie du bois Caïman puis, Il rejoint les troupes espagnoles pour combattre les Français. En 1793, la promulgation de l’abolition de l’esclavage sur l’Ile de Saint-Domingue le fait changer de camps. Il s’oppose alors victorieusement aux Espagnols en tant que général puis général en chef des armées françaises de Saint-Domingue.

En 1798, il signe le traité d’évacuation de l’Ile par les Espagnols et les Anglais. Il se nomme gouverneur à vie de Saint Domingue et proclame en 1801 l’indépendance du territoire. Bonaparte alors envoie une troupe de vingt-cinq mille hommes pour contrer son pouvoir. A l’annonce du rétablissement de l’esclavage le 20 mai 1802, les combattants de l’île durcissent les combats. Louverture est arrêté alors qu’il était invité à négocier une amnistie. Il est conduit à Brest puis au Fort de Joux dans le Jura où il est soumis à un régime carcéral très dur.Affaibli, il meurt en 1803.

Malgré son arrestation, la guerre perdure sur l’île jusqu’à la capitulation des troupes françaises. L’indépendance de Saint Domingue rebaptisé Haïti est proclamée en 1803.

L’eau-forte présentée ici, intitulée Toussaint Louverture, chef des noirs insurgés de Saint-Domingue est l’une des représentations les plus connues de Toussaint Louverture mais, paradoxalement, il existe peu d’informations sur cette œuvre. Réalisée pendant le premier quart du XIXème siècle par un auteur anonyme, elle est imprimée et publiée chez Pierre Jean qui exerce à Paris, rue de Beauvais.

L’auteur reprend les codes classiques du portrait équestre. Louverture, sabre au clair, chevauche fièrement son cheval Bel-Argent. En arrière-plan, un port, peut-être celui du Cap-Haïtien s’apprête à être attaquée par un vaisseau français.

Le gouverneur d’Haïti n’est pas représenté ici de façon réaliste. Son visage ne présente aucune ressemblance avec la lithographie fréquemment reproduite de Nicolas Maurin et François Séraphin Delpech qui semble, après plusieurs controverses, être un portrait relativement fidèle de Toussaint-Louverture.

L’eau-forte, au contraire, ne s’attache pas à reproduire les traits du modèle. Il s’agit avant tout de représenter un symbole plus qu’une personne réelle.

 

Texte rédigé par Hélène Reuze, chef de projet au musée de l'Armée

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