Geneviève Asse

Geneviève Asse, figure éminente de la scène artistique française de l’après-Guerre, s’était engagée auprès des FFI pendant la Seconde Guerre mondiale, bravant des conditions de vie extrêmes. Une personnalité de tous les combats que Philippe de Poulpiquet a immortalisée dans son exposition Invalides. Mémoires de guerre.

Peintre, graveuse et dessinatrice, Geneviève Asse est une figure éminente de la scène artistique française de l’après-guerre. Ses modulations infinies autour du bleu – le bleu Asse – sont une invitation à l’évasion et à l’exploration abstraite de l’espace. La Seconde Guerre mondiale a joué un rôle fondateur dans la vie et les engagements de l’artiste.

C’est pendant l’Occupation qu’elle se forme à l’École nationale des Arts Décoratifs.

Élevée dans une famille progressiste, patriote et marquée par le souvenir de la Grande Guerre, Geneviève Asse est bouleversée par la défaite de 1940, qui la pousse sur les routes de l’exode. Revenue à Paris, elle travaille pour la Croix-Rouge et y effectue un stage de conductrice ambulancière.

En 1944, à vingt et un ans, elle s’engage dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI) où elle sert en tant qu’agent de liaison pendant la libération de Paris.

 

Sollicitée pour intégrer les Rochambelles – les conductrices ambulancières de la 2e division blindée du général Leclerc – elle choisit de s’engager en faveur de la 1re armée du général de Lattre, attirée par le mélange de cultures de cette unité formée en Afrique.

Geneviève Asse fait partie des nombreuses volontaires issues des FFI ou de la Croix-Rouge qui rejoignent le 15e bataillon médical de la 1re division blindée. Elle est de tous les combats et intervient en première ligne afin d’évacuer les blessés vers les premiers postes de secours.

Secourant les blessés dans les chars en flammes, mitraillée dans son véhicule, piégée dans un dépôt d’essence pris pour cible des tirs ennemis, transie de froid pendant l’hiver 1944-1945, elle subit, autant que les combattants, les conditions extrêmes ainsi que la violence du champ de bataille.

Depuis Belfort, la guerre la mène à travers les Vosges, l’Alsace, Stuttgart puis Karlsruhe où elle est décorée de la Croix de guerre. Au printemps 1945, elle se porte volontaire pour l’évacuation du camp de concentration de Theresienstadt (Terezin).

Sous une chaleur étouffante, elle affronte son ultime expérience de guerre et confiera en 2010 en avoir ressenti une « peine terrible ». Les déportés, abandonnés par leurs geôliers, en loques et rongés par le typhus se jettent sur les ambulancières à la recherche de nourriture et leur révèlent l’horreur du système concentrationnaire nazi.

En juin 1945, Geneviève Asse demande à être démobilisée et se consacre à son art, à la lumière, au silence et à la couleur.

Texte rédigé par Anthony Petiteau

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