Louis Gillet

Louis Gillet dit Ferdinand, maréchal des logis au régiment d’Artois cavalerie, “intrépide militaire” est connu pour avoir sauvé une jeune fille en péril au moment où il se retirait de la vie militaire.

Le trait de bravoure du maréchal des logis Louis-Gillet

Sur le chemin le conduisant chez lui après avoir pris congé de l’armée, le maréchal des logis Gillet entend des cris en traversant un bois aux alentours d’Autun : deux brigands étaient en train de s’attaquer à une jeune fille qu’ils avaient attachée à un arbre.

De son sabre, le soldat coupe la joue d’un des brigands et le poignet de l’autre avant de les mettre en fuite. Il libère la jeune fille, sans oublier de remettre en ordre ses vêtements, et la ramène à ses parents, qui, pour le remercier, lui proposent leur fille en mariage. Âgé de plus de 70, Gillet refuse, la jeune fille risquant de s’ennuyer avec lui . Il vécut ensuite à l’Hôtel royal des Invalides.

 

 

Le vertueux Louis Gillet popularisé

Cette histoire fut popularisée par l’estampe et la littérature. Plusieurs graveurs ont portraituré le soldat ou illustré cet épisode. Une pièce de théâtre a aussi été tiré de ce fait divers en 1783 : Le Maréchal des logis, pantomime en deux actes de Jean-François Mussot dit Arnould (1734-1795) dont une représentation fut donnée à Paris en novembre 1785, quelques semaines avant l’exécution du portrait dessiné par Antoine Borel, conservé dans les collections du musée de l’Armée.


Un portrait pour la postérité

Illustrateur, portraitiste et graveur, Antoine Borel réunit dans cette composition un portrait de Gillet, de profil à gauche, dans un médaillon ovale, au-dessus de deux médailles feintes en grisaille représentant les deux épisodes de son fait de bravoure. Ce dessin a été exécuté aux Invalides le 13 février 1786.

Le portrait est entouré d'une guirlande de lauriers, retenue par des rubans, formant une couronne au sommet, et se séparant en bas pour surmonter les médailles en grisaille. Au centre est accroché un médaillon de vétérance, retenu par un nœud de ruban. Le personnage porte aussi ce même médaillon sur son habit, attestant de vingt-quatre ans de services dans l'armée .

Une estampe a été tirée directement d’après le dessin d’Antoine Borel par Etienne-Claude Voysard (1746-vers 1812), graveur ordinaire du comte d’Artois, dont le musée de l’Armée conserve aussi un exemplaire dans ses collections (inv. 2006.24.2). La version gravée mentionne, dans le rectangle laissé vide sur le dessin, l’histoire du maréchal des logis.

 

Texte rédigé par Laëtitia Desserrières

 

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