![](/fileadmin/_processed_/4/4/csm_27._Plaque_d_une_rue_a_Colmar_renommee_Hermann-Goering-Stra___e_a_la_suite_de_l_Annexion_de_l_Alsace_par_le_IIIe_Reich__Paris__musee_de_l_Armee_01_1fea49e15e.jpg)
L'année 1940
1940. La France est sidérée de voir l’armée française écrasée. Comment expliquer un désastre aussi absolu ?
Quatre-vingts ans après, et alors même que disparaissent les derniers témoins, comprendre cette période dramatique de notre histoire nationale nécessite d’en revenir aux faits tels qu’ils ont été connus et perçus, « à hauteur d’homme », par nos concitoyens d’alors.
Comment ont été vécus la drôle de guerre, les combats de la campagne de France ?
Comment un Français vit-il le deuxième semestre 1940 en fonction du territoire où il se trouve, au sein de l’Empire, en exil, engagé, ou non, au sein de la France libre ?
Supports de médiation jeune public
Pour préparer ou prolonger la visite de l'exposition Comme en 40... avec vos enfants ou vos élèves.
Le livret-jeux (en français et en anglais) est disponible à l'entrée de l'exposition. Les panneaux jeune public sont répartis dans l'exposition. Enfin les autres documents vous proposent d'associer la découverte d'un objet à des jeux et des activités.
- Livret-jeux en français
- Livret-jeux en anglais
- Panneau jeune public 1 : masque à gaz
- Panneau jeune public 2 : guerre des ondes
- Panneau jeune public 3 : prisonniers de guerre
- Panneau jeune public 4 : rationnement
- Panneau jeune public 5 : Pétain
- Panneau jeune public 6 : Empire
- Panneau jeune public 7 : bataille d'Angleterre
- Activité-jeux : insigne des FFL (à partir de 8 ans)
- Activité-jeux : affiche Churchill 1 (à partir de 8 ans)
- Activité-jeux : le char B1 bis (à partir de 8 ans)
- Activité-jeux : le Panzer III (à partir de 8 ans)
- Un engin/un coloriage : le char d'assaut (à partir de 6 ans)
- Vidéo : une visite de l'exposition
Les événements survenus en 1940 font de cette année l’une des plus noires de l’histoire de la France à l’époque contemporaine.
La « drôle de guerre » et un effondrement militaire qui tourne en débâcle, l’exode, la faillite des élites et le choix de l’armistice, la division et l’occupation du territoire, et l’avènement d’un régime autoritaire qui collabore avec le vainqueur.
La défaite, l’effondrement et l’avènement du régime de Vichy se sont pourtant accompagnés de formes de résistance et d’opposition importantes au cours de cette année-là.
Tristan Lecoq, inspecteur général (histoire-géographie), professeur des universités associé (histoire militaire et maritime contemporaine), Sorbonne Universités, auteur de la postface "Enseigner 40", du catalogue de l'exposition "Comme en 40...", publié chez Gallimard.
Septembre 1939-juin 1940 : de la drôle de guerre à la campagne de France
Rapidement après la déclaration de guerre à l’Allemagne, les perspectives d’une attaque allemande s’estompent, mais le répit de plusieurs mois, surnommé la « drôle de guerre » est mal exploité par la France.
À l’arrière, les Français acceptent avec résignation la guerre. Le 10 mai 1940, les troupes allemandes pénètrent en Hollande, en Belgique et au Luxembourg. La campagne de France commence. Les tentatives pour stopper la progression des unités blindées allemandes sont infructueuses.
Le 14 juin, les troupes allemandes défilent dans Paris. Entre-temps, le 10 juin, l’Italie déclare la guerre à la France mais les troupes italiennes sont contenues dans les Alpes.
Le 22 juin 1940, la France signe avec l’Allemagne l’armistice à Rethondes, qui entre en vigueur le 25, après la signature de l’armistice franco-italien signé le 24.
Galerie photo 1
![Fantassin d'infanterie de forteresse : Créés à l’origine en 1933 pour les régions fortifiées de Metz, de la Lauter et de la ligne du Rhin, les régiments d’infanterie de région fortifiée sont réorganisés le 25 août 1935 pour former les régiments d’infanterie de forteresse. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais - © Anne-Sylvaine Marre-Noël](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/S1-seq1-15_HD_1.jpg)
![Capitaine du 152e régiment d’infanterie : Cet uniforme a appartenu au capitaine Pierre Guiffray. Surnommé le régiment des Diables rouges, le 15-2 est déployé dans les Ardennes pour stopper la progression du XIX. Armeekorps du général Guderian, composé des 1., 2. et 10. Panzerdivisionen et de l’Infanterie-Regiment Groß-Deutschland. Après les combats retardateurs du 15 mai 1940 à La Bascule, Bouvellemont et Chagny, il se replie vers Rethel et livre des violents combats avec les unités de la 14e division d’infanterie du général de Lattre de Tassigny. Il se replie ensuite vers le Sud jusque dans le Massif central. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/S1-seq2-47_HD_1.jpg)
![Feldwebel (adjudant) de la 1./Panzer-Regiment 8 (10. Panzer Division) : Ce sous-officier porte l’uniforme spécial en drap noir adopté en 1934. Avec les écouteurs et le laryngophone, ce Feldwebel communique avec les autres chars grâce à l’appareil radio qui équipe les chars Pz KpfW IV du Panzer-Regiment 8. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/S1-seq2-69_HD_1.jpg)
![Ordre de mobilisation générale : Le 2 septembre 1939, le gouvernement d’Édouard Daladier décrète la mobilisation générale. Plus de deux millions d’hommes sont appelés dans l’armée active tandis qu’un nombre presque équivalent est gardé en réserve. Le 3 septembre, la France déclare officiellement la guerre à l’Allemagne. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/S1-seq1-07_HD_1.jpg)
![Masque à gaz de la défense passive. Les attaques au gaz lancées par les Allemands durant la Première Guerre mondiale ont marqué les esprits. Dès le début des années 1920, des mesures sont prises pour protéger les populations. La loi du 11 juillet 1938 sur « l’organisation de la nation en temps de guerre » prescrit, entre autres, l’aménagement d’abris publics et de postes de secours, des mesures pour la dispersion de la population, la diffusion de l’alerte par sirènes, l’extinction des lumières et l’achat de masques à gaz. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/S1-seq1-08_HD_1.jpg)
![Bombe explosive cylindrique de 250 kg. La SC 250 est destinée à tous les bombardiers de la Luftwaffe et arme le Junkers Ju 87 « Stuka ». Accrochée sous le ventre de l’appareil dans un cadre rectangulaire qui bascule vers l’avant lors du piqué et évite ainsi à la bombe de percuter le radiateur ou les pales de l’hélice avant la ressource de l’appareil. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/05-S1-seq2-77_HD_11.jpg)
![Fusil Lee-Enfield britannique : Ce fusil fut retrouvé sur la plage de Zuydcoote (Nord) en 1970 à proximité de l’épave du HMS Crested Eagle. Ce navire fut endommagé par un bombardement le 29 mai 1940. Plus de trois cents soldats périrent dans l’incendie dû au bombardement. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/06-S1-seq2-95_HD_1_11.jpg)
Le choc de la défaite
Le désastre militaire se double d’un naufrage politique.
Après avoir vu disparaître son Armée, sa force terrestre étant alors considérée comme la plus puissante au monde, la France voit vaciller son autre pilier : la force d’un régime républicain qui lui avait pourtant permis de résister et de vaincre lors de la Grande Guerre.
Suite à la défaite, la France est divisée en différentes zones et les Français dispersés aux quatre coins du pays et à l’étranger.
1, 8 millions de soldats sont faits prisonniers après seulement 6 semaines de combats. 8 à 10 millions de Français se retrouvent sur les routes de l’exode
Galerie photos 2
![Reliquaire des cendres du drapeau du 86e régiment d’infanterie (RI) : Pour éviter que son drapeau ne tombe dans les mains allemandes, le 86e RI le brûle dans la forêt de Charmes (Vosges) le 19 juin 1940. Les cendres sont ensuite recueillies et conservées depuis dans ce reliquaire. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël](/fileadmin/_processed_/0/3/csm_reliquaire1_75141de9d2.jpg)
![Pavillon allemand : Sur tous les édifices publics de la zone occupée, les Allemands déploient symboliquement le drapeau à croix gammée. Celui-ci a été pris à la citadelle de Belfort le 20 novembre 1944 par Jean Lartéguy, alors jeune sous-officier et futur correspondant de guerre et romancier. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Emilie Cambier](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie-2/S2-seq5-18_HD_12.jpg)
![Tenue du sergent du 32e régiment d’infanterie Henri Lebel. Affecté au 21e bataillon d’instruction du 32e régiment d’infanterie, il est fait prisonnier le 15 juin 1940 à Méry-sur-Seine et envoyé au Frontstalag 170 de Compiègne (Oise) jusqu’au 24 janvier 1941, puis dirigé vers le Stalag IX A (Ziegenhain). Libéré par les Alliés en 1945, il est démobilisé en septembre 1945. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie-2/S2-seq4-08_HD_1.jpg)
![Banjo réalisé par Paul Laureau : Retraité de l’armée après sept ans de service, Paul Laureau est rappelé sous les drapeaux en 1939. Affecté au 128e régiment d’infanterie de forteresse sur la ligne Maginot, il est fait prisonnier en 1940 dans le secteur de Tressange (Moselle). Il est envoyé dans un camp de prisonniers où les conditions de vie sont particulièrement dures. Les soldats s’occupent pour tromper l’ennui : bricolage, sport, club de lecture, musique, théâtre… © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie-2/S2-seq4-13_HD_1.jpg)
![Charles Courtet, Captivité. Camp de Nuremberg, 1940-1941. Capturé le 24 juin 1940 à Saint-Dié (Vosges), le capitaine Courtet est transféré au camp de Neuf-Brisach en juillet puis à l’Oflag XIII A, à Nuremberg. Il livre dans ce carnet un aperçu du camp, de son organisation spatiale ainsi que des activités des prisonniers. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Fuzeau](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie-2/S2-seq4-10_HD_1.jpg)
![Charles Courtet, Captivité. Camp de Nuremberg, 1940-1941. Capturé le 24 juin 1940 à Saint-Dié (Vosges), le capitaine Courtet est transféré au camp de Neuf-Brisach en juillet puis à l’Oflag XIII A, à Nuremberg. Il livre dans ce carnet un aperçu du camp, de son organisation spatiale ainsi que des activités des prisonniers. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Fuzeau](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie-2/S2-seq4-10_HD_couverture_1.jpg)
Réactions après la signature des armistices
Le 10 juillet 1940, le maréchal Pétain devient le chef du nouvel Etat français.
Le 17 juin au soir, le général de brigade à titre temporaire, Charles de Gaulle, rejoint Churchill à Londres. Ce dernier l’autorise à prendre la parole au micro de la BBC le 18 juin. L’un est vu comme une figure paternelle depuis la Grande Guerre, l’autre n’est pas connu du grand public.
Deuxième puissance impériale mondiale, la France voit son Empire déchiré dans une guerre fratricide opposant les territoires fidèles à Vichy et ceux qui décident de rejoindre la France libre.
![Portrait du maréchal Pétain en tapisserie d’Aubusson. Présenté comme le sauveur de la France, le maréchal de France et chef de l’État français fait l’objet d’un véritable culte autour de sa personne. Il reçoit en hommage des cadeaux provenant de tous les corps de métiers, d’artistes, d’artisans, de prisonniers de guerre, d’anciens combattants, des Chantiers de la jeunesse et de la population. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie_3/S2-seq6-63_HD_1.jpg)
![Journal de marche illustré du I. Flackregiment « Légion Condor » no 9. La Légion Condor, combat, durant la guerre civile espagnole, aux côtés des franquistes ; elle bombarde la ville de Guernica le 26 avril 1937. En 1940, elle participe à la campagne de France avant de stationner dans le sud de Paris après la signature de l’armistice. Les soldats en profitent pour visiter la capitale avant de repartir à Berlin. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie_3/S2-seq5-27_1_HD_1.jpg)
![Vareuse modèle 1939 en toile kaki clair du capitaine Horace Mallet : Mobilisé durant la guerre, Horace Mallet (1905-1942) refuse la défaite et rejoint la France libre. Envoyé au Cameroun, il est affecté en décembre 1941, à l'Etat-major, à la Compagnie de Quartier général 51, de la 1ère Brigade française libre du général Koenig. Il prend part à la campagne de Libye, mais saute sur une mine durant les combats de Bir-Hakeim. Il est fait Compagnon de la Libération à titre posthume le 11 mai 1943. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Ollivie](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie_3/S2-seq7-100_HD_1.jpg)
![Tenue du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. Le 26 août 1940, le Tchad est le premier territoire de l’Afrique équatoriale française à se rallier à la France libre par décision de son gouverneur, Félix Éboué, soutenu par le lieutenant-colonel Pierre Marchand, commandant militaire du Tchad et du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST). © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / image musée de l'Armée](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie_3/S2-seq7-104_HD_1.jpg)
![Affiche « Appel aux Français de Liverpool » : Cette affiche s’inspire de l’affiche du général de Gaulle « À tous les Français » diffusée à partir du 3 août 1940 et qui clôt la série de ses appels à continuer le combat. Fruit d’une initiative individuelle du comité de recrutement basé sur un navire du port de Liverpool, elle cherche à convaincre les marins français, traumatisés par le drame de Mers el-Kébir, de ne pas choisir d’être rapatriés en France. Seuls trois mille des trente-cinq mille marins français présents dans les ports britanniques à l’été 1940 vont rallier la France libre. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Chavan](/fileadmin/user_upload/collections-illustrations/Annee-40/galerie_3/S2-seq8-114_HD_1.jpg)
![Poudrier vendu au profit du comité France Forever des États-Unis. Le mouvement France Forever est créé le 28 septembre 1940 par l’industriel Eugène Houdry pour rassembler la communauté française aux États-Unis dans le refus de la défaite et le combat pour la démocratie. Du fait des réticences du gouvernement américain envers de Gaulle et des nombreuses oppositions au sein des expatriés français, c’est seulement en 1942 que France Forever devient progressivement une véritable représentation du mouvement gaulliste aux États-Unis. © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël](/fileadmin/_processed_/a/e/csm_S2-seq8-138_HD_f0376dcf86.jpg)
Filmographie indicative
Un cycle cinéma "Plein feu sur 40" sera organisé prochainement dans le cadre de l'exposition "Comme en 40..." :
L'année 40 a été le sujet et la toile de fond de plusieurs œuvres cinématographiques et télévisuelles.
Dunkerque de Christophe Nolan (2017)
Jeux interdits de René Clément (1952)
Un village français, saison 1, de Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé, 2010
Pour en savoir plus sur l'année 40
Exposition "Comme en 40..." (du 17 septembre au 10 janvier 2021)
Conférence "Enseigner 40"
Par Tristan Lecoq, inspecteur général de l'éducation, du sport et de la recherche groupe histoire-géographie, tournée au musée de l'Armée
Bibliographie indicative
Catalogue de l'exposition "Comme en 40..."
Sous la dir. du musée de l'Armée, Comme en 40..., Paris, Gallimard, 2020.
Prix de vente au public : 32 euros TTC