André Devigny
Un condamné à mort s'est échappé !
Protagoniste de la Seconde Guerre mondiale dès 1939 et Compagnon de la Libération, André Devigny se distingue par un engagement militaire hors du commun avec notamment une évasion sensationnelle en 1943.
Officier au 5e Régiment de tirailleurs marocains (5e RTM), André Devigny reçoit la Légion d’Honneur à 23 ans.
Il intègre ensuite le consulat britannique en décembre 1940 puis entreprend avec le colonel Groussard, le commandant Nomy et Pierre et Dominique Ponchardier la création des réseaux de renseignements militaires « Gilbert » et parvient à créer un service de passages clandestins entre la France et la Suisse qui servira à la Résistance Française.
L'une des plus sensationnelles évasions de l'histoire de l'Occupation !
Avril 1943. Après avoir tué à Nice le chef du contre-espionnage italien, le résistant français André Devigny a à ses trousses la police italienne, la police allemande et la police du Maréchal Pétain.
Deux jours plus tard, le 17 avril 1943, il est arrêté à Lyon et emprisonné à la prison du Fort Montluc.
Le 25 août 1943, André Devigny parvient à sortir de sa cellule : c'est avec une simple cuillère en fer qu'il parvient à démonter une partie de la porte en bois de sa cellule !
Il atteint le toit de sa prison grâce à une minutieuse préparation de quatre mois, étrangle une sentinelle dans une cour et franchit les deux murs d'enceinte à l'aide d'une corde à crochet fabriquée avec du matériel divers (draps, couvertures, chemises, serviettes de toilette consolidées avec du fil de fer démonté de son sommier).
Une fois dehors, la BBC lance un message codé :
« Valentin a quitté son hôpital, il va bien »
Ayant rejoint l'Afrique du Nord, il rentre comme volontaire dans la Brigade de choc, il subit l'entraînement des commandos parachutistes et se distingue encore au cours du débarquement de Provence en août 1944 puis lors de la campagne d'Alsace.
Après la guerre, André Devigny a écrit ses mémoires sous le titre Un condamné à mort s'est échappé et le réalisateur Robert Bresson les a adaptées au cinéma en 1956.
Texte rédigé par Valérie Godard, département médiation