Musiques de l'exil

La violoncelliste Sonia Wieder-Atherton et le pianiste Alexander Paley nous présentent un programme autour de l'exil : au travers de Chants juifs au violoncelle seul, de "Louange à l’éternité de Jésus" de Messiaen en duo et d’œuvres de Dutilleux, Bartók et Martinu.

Horaires :

20h
lundi 16 décembre 2024

Lieu de l'évenement :

Grand Salon

Conditions d'accès :

Tarif B : 25€ / 8€

Si Sonia Wieder-Atherton affirme volontiers ne pas avoir de répertoire de prédilection et revendique cette liberté de choix comme faisant partie de son univers artistique, l’enregistrement emblématique réalisé en 1989 de Chants juifs entre en intime résonance avec sa sensibilité propre. Comme elle nous le confie, « Ce cycle est né de ma recherche sur la musique juive liturgique. Une musique aux racines si anciennes, qui a accompagné le peuple juif durant des siècles de pérégrinations. Ce qui m’a véritablement inspirée, c’est le chant des cantors ou hazans, et son expressivité intérieure, intime, contenant pourtant une telle force d’expression. Dans cette musique, le populaire et le sacré se confondent. J’ai senti que je connaissais cette musique depuis toujours ».

Louange à l’éternité de Jésus, extraite du Quatuor pour la fin du temps, se fondant sur un passage du chapitre 10 de l’Apocalypse de saint Jean, fait référence à la détresse et à l’exil intérieur dans lequel se réfugie Messiaen, en captivité au Stalag VIII. A de Görlitz, aspirant à une forme d’éternité hors du temps.

Datant de 1976, les Trois strophes composées sur le nom de Sacher sont certes plus tardives mais elles constituent un hommage appuyé à Paul Sacher, généreux mécène qui soutient notamment Dutilleux, Bartók et Stravinski durant les heures les plus sombres de la Seconde Guerre mondiale. Son auteur, Dutilleux, s’engage au sein du Front national des musiciens, organe de résistance créé à l’instigation du Parti communiste, en mai 1941.

Datant de 1925 / 1932, la Suite italienne de Stravinski, faisant suite aux célèbres Danses roumaines de Bartok, aux références néo-classiques inspirées par Pergolèse, est tirée de sa Suite de ballet Pulcinella. Bartók et Stravinski choisissent l’un et l’autre l’exil et émigrent aux États-Unis, en 1940.

D’origine moldave et s’étant formé, comme Sonia Wieder-Atherton, au conservatoire de Moscou auprès des plus illustres maîtres, Alexander Paley se révèle être un partenaire de musique de chambre d’une sensibilité exquise, avec lequel l’osmose artistique est complète, tant les deux musiciens sont ici au sommet de leur art. 

 

Programme

Chants juifs liturgiques

Messiaen, Louange à l’éternité de Jésus, Extr. du Quatuor pour la fin du temps

Dutilleux, Trois strophes sur le nom de Sacher

Bartók, Danses roumaines

Martinu, Sonate n°2 H. 286

 

Distribution

Sonia Wieder-Atherton, violoncelle

Alexander Paley, piano

 

Sonia Wieder-Atherton

Avec la musique, Sonia Wieder-Atherton cherche à parler une langue ouverte au monde. Cette recherche l’a menée au fil du temps d’un répertoire à l’autre, de découverte en découverte dans une exploration permanente. Elle tourne et retourne les trajectoires, dévie les frontières, déjoue les présupposés dans une inlassable recherche de sens.

GENÈSE D’UNE VOIX

Née à San Francisco d’une mère d’origine roumaine et d’un père américain, elle grandit à New York puis à Paris. Très tôt elle entre au Conservatoire National Supérieur dans la classe de Maurice Gendron. A 19 ans elle passe le Rideau de fer pour vivre à Moscou où elle étudie avec Natalia Shakhovskaïa au Conservatoire Tchaïkovski. Elle garde de ces années russes, en plus d’un enseignement d’excellence, un rapport particulier au temps et à l’Histoire. A son retour en France, elle devient lauréate du Concours Rostropovitch à 25 ans.

DES COLLABORATIONS SUR LA SCÈNE DES MUSIQUES CONTEMPORAINES

Sonia Wieder-Atherton collabore avec de nombreux compositeurs contemporains (Betsy Jolas, Pascal Dusapin, Francesco Filidei, Georges Aperghis, Wolfgang Rihm, Bernard Foccroule, Edith Canat de Chizy) dont elle devient l’interprète privilégiée. En soliste, elle joue sous la direction de nombreux chefs : l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National de France, l’Orchestre National de Belgique, le Philharmonique de Liège, le Philharmonique d’Israël, l’Orchestre Gulbenkian de Lisbonne, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, l’Orchestre de la NDR de Hanovre, le REMIX Ensemble, Les Siècles, Asko/Schönberg. Elle joue en musique de chambre avec Imogen Cooper, Elisabeth Leonskaïa, Raphaël Oleg, Alexander Paley, Bruno Fontaine et d’autres.

UN UNIVERS MUSICAL

Chants juifs, un cycle pour violoncelle et piano où elle s’inspire de l’art des Hazans. Chants d’Est, pour violoncelle et ensemble instrumental est conçu comme un voyage de la Russie à la Mittel Europa. Vita, pour violoncelle seul et trois violoncelles, la vie d’Angioletta-Angel à travers deux génies hors de leur temps, Monteverdi et Scelsi. Odyssée pour violoncelle et chœur imaginaire, une femme seule avec son violoncelle accompagnée d’une bande-son se confronte aux éléments, vent, vagues, chaos, tempêtes. Cadenza, ou les rêves de Luigi Boccherini. Little Girl Blue, en forme de lettre à Nina Simone.

CRÉATIONS SCÈNIQUES

Un univers aux multiples matières et aux multiples voix. Elle est à l’origine de nombreux projets qu’elle conçoit et met en scène : D’Est en musique, spectacle conçu avec les images du film D’Est de Chantal Akerman. Danses Nocturnes, avec Charlotte Rampling, où se rencontrent les œuvres de Benjamin Britten et de Sylvia Plath. Shakespeare Bach, avec Charlotte Rampling , autour des sonnets de Shakespeare,  de Bach et Monteverdi. Navire Night, de Marguerite Duras, avec Fanny Ardant. Exil, une création pour violoncelle, piano et huit voix.

Elle collabore avec la danseuse Shantala Shivalingappa, avec André Markowicz, avec Jacques Higelin…

En 2020, Sonia Wieder-Atherton signe un partenariat éditorial avec Alpha Classics.

En 2011, elle reçoit le Prix des Arts de la Fondation Bernheim. En 2020, elle est nommée Officier de l’ordre des Arts et des Lettres. Sonia Wieder-Atherton a joué pour l'hommage solennel de la nation à Simone Veil au Panthéon en 2018.

 

Alexander Paley

Alexander Paley est reconnu pour sa maîtrise technique, son vaste répertoire de concertos et d’œuvres pour piano solo, ainsi que pour la profondeur de ses interprétations personnelles.

Le Washington Post a qualifié ses débuts avec le National Symphony en 1991 de « performance sans faille ». Depuis, il a été salué pour ses prestations avec des orchestres tels que le Los Angeles Philharmonic, le Boston Pops, l’Aspen Festival Orchestra, et de nombreux orchestres symphoniques à travers les États-Unis. Il a fait ses débuts au Carnegie Hall avec l’American Composers Orchestra en 1996-1997 lors de la création d’un concerto de Sheila Silver, où le New York Times a décrit son jeu comme « celui d’un homme possédé ».

Aux États-Unis, il s’est produit en récital dans des villes comme San Francisco, Los Angeles, Atlanta, Washington DC (au Kennedy Center), Chicago et Seattle. Très apprécié à Washington, il y a donné des récitals annuels depuis 1999, notamment un programme dédié à Bach, salué par le Washington Post. Ses concerts ont inclus l'intégrale des Sonates pour piano de Mozart et un programme consacré à Liszt, diffusé sur la station WET.

Né à Chișinău, Moldavie, Alexander Paley a commencé ses études de piano à 6 ans. Après avoir remporté le Concours national de musique de Moldavie à 16 ans, il a étudié au Conservatoire de Moscou avec Bella Davidovitch et Vera Gornostaeva. Il a reçu plusieurs distinctions, dont le Premier Prix au Concours Bach de Leipzig en 1984, le Prix Bösendorfer en 1986, ainsi que le Grand Prix au Concours International Pancho Vladigerov (Bulgarie).

Avant de s’installer aux États-Unis en 1988, Alexander Paley a joué dans toute l’Union soviétique et l’Europe de l’Est, souvent en tant que soliste avec les Virtuoses de Moscou. Aujourd'hui, il continue de se produire en Europe, en Chine et en Amérique du Sud, avec des orchestres prestigieux comme l'Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France et l'Orchestre Symphonique de Montréal, sous la direction de chefs renommés.

Il a donné des récitals dans des salles telles que l’auditorium de Radio France, la Salle Pleyel, le Gewandhaus de Leipzig, et le Concertgebouw d’Amsterdam, et a collaboré avec des artistes tels que Bella Davidovitch et Mstislav Rostropovitch, ainsi qu'avec des ensembles de musique de chambre renommés.

En 2011, il a célébré le 20e anniversaire de son festival en Normandie, dédié à la musique de chambre. Alexander Paley a également dirigé plusieurs œuvres majeures, dont les concertos pour piano de Bach et Beethoven, et il organise un festival annuel à Richmond (Virginie), apprécié pour sa programmation innovante.

Alexander Paley a enregistré un large répertoire, allant des œuvres pour piano solo de Balakirev à des concertos de Rubinstein et des œuvres de Scriabine, Chopin et Tchaïkovski. Ses enregistrements ont été publiés par divers labels tels que Naxos et Blüthner.

Depuis 2021, Paley est professeur à l'Académie de Musique Vytautas Magnus en Lituanie, où il a formé le groupe "PALEASIS". Il y a également lancé une série de concerts consacrés à la musique de Brahms. En août 2022, il a organisé le 4e festival "Marathon", dédié à la musique française. Il continue de donner des récitals en France, au Japon et ailleurs.

En octobre 2023, Alexander Paley a reçu le titre d’Artiste de la Nation de Moldavie, la plus haute distinction artistique du pays.

 

Important

Accès unique pour les concerts de 20h par le 129 rue de Grenelle (Face au pont Alexandre III).
Il est nécessaire d'acheter ses billets à la billetterie sur place de 10h à 17h30 ou en ligne

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