David Lively et Busoni
David Lively et l’orchestre de la Garde républicaine, avec le Chœur de l’Armée française nous livrent une ardente interprétation de ce concerto trop méconnu de Busoni, pour le centenaire de la mort du compositeur.
Traversée par un souffle puissant, cette œuvre relève d’une approche profondément mystique et philosophique.
Le parcours de l’artiste-héros se conclut par son apothéose, soit une victoire nietzschéenne du surhomme sur la mort.
Programme
Busoni, Concerto pour piano, chœur d’hommes et orchestre, opus 39
Important
Accès unique pour les concerts de 20h par le 129 rue de Grenelle (Face au pont Alexandre III).
Il est nécessaire d'acheter ses billets à la billetterie sur place de 10h à 17h30 ou en ligne
Distribution
- Orchestre symphonique de la Garde républicaine
- Chœur de l’Armée française
- Aurore Tillac, cheffe de chœur
- Sébastien Billard, direction
- Soliste : David Lively, piano
David Lively décrypte le concerto op. 39 en vidéo
David Lively à propos du concerto op 39 de Busoni
David Lively et l’orchestre de la Garde républicaine, avec le Chœur de l’Armée française, relèvent le défi d’interpréter ensemble le Concerto pour piano, chœur d’hommes et orchestre, opus 39 de Busoni, œuvre monumentale aussi rare qu’atypique et d’une exceptionnelle difficulté, à l’occasion du centenaire de la mort du compositeur.
Composée en 1902/1904 et traversée par un souffle puissant, cette œuvre, dont l’effectif rappelle la Fantaisie chorale de Beethoven et les couleurs, celles du Requiem allemand de Brahms, relève d’une approche profondément mystique et philosophique. Le parcours de l’artiste-héros, de sa fougue juvénile à sa maturité, se conclut par son apothéose. Cette victoire à caractère nietzschéen du surhomme ou surhumain sur la mort, se fonde sur la scène finale d’Aladdin, héros du drame éponyme en vers, du poète danois Adam d’Oelenschläger, inspiré par le Faust de Goethe, qui fascinait Busoni.
Commémorer le centenaire de la mort du méconnu Ferruccio Busoni offre l’occasion de réentendre le sommet du genre concerto pour piano, œuvre qui me tient très à cœur.
La puissance de son symbolisme ne se découvre pleinement à l’interprète qu’au fil de ses confrontations scéniques. L’humanité du compositeur y est exprimée de façon tout simplement bouleversante.
La fresque, véritable quintiptique, se déploie à travers cinq vastes mouvements qui marquent les étapes capitales de la vie. Le premier volet ouvre dans une expressivité pleine de sagesse et de mansuétude avant l’arrivée triomphante du soliste.
Il offre l’occasion de démontrer les mille talents de virtuose dans un discours qui fait référence à l’Empereur de Beethoven, le 2e Concerto de Brahms et le 4e de Saint-Saëns. Le deuxième volet, le premier de deux scherzos, dépeint l’élan vital de la jeunesse.
Vaste fresque tripartite, le troisième mouvement explore les mystères de l’amour. Le quatrième tableau est une tarentelle endiablée qui termine dans une débauche paroxystique portée par le soliste seul dans une cadence qui rivalise avec celles du 2e de Prokofiev ou du 3e de Rachmaninov.
En un coup de génie, à l’instar de son parangon Beethoven, Busoni associe lors du dernier volet un chœur d’hommes invisible pour annoncer et accueillir l’au-delà d’abord dans la sérénité du début de l’œuvre puis dans un tourbillon de joie qui clôt l’œuvre. C’est grisant d’interpréter ce chef-d’œuvre tel un personnage mythique qui traverse une épopée héroïque. C’est aussi un privilège immense.
Propos recueillis par Aline Pôté, agence Bleu Dièse Communication