François Ier, roi chevalier
L’adoubement de François Ier à Marignan : légende ou réalité ?
Dans Les Gestes ensemble la vie du preulx chevalier Bayard qu’il publie en 1525, le médecin lyonnais Symphorien Champier raconte comment le roi François Ier aurait demandé à son capitaine, à l’issue de la victoire de Marignan, de l’adouber chevalier. Le récit connaît un très grand succès dès sa publication et sera fréquemment repris aux siècles suivants.
Curieusement, ce récit n’apparaît dans aucun des nombreux textes écrits après la bataille de Marignan, entre 1515 et 1525. D’aucuns y voient une invention de l’auteur, destinée à conforter l’image de roi chevalier de François Ier, tant la société européenne du début du XVIe siècle reste encore marquée par l’idéal chevaleresque. Publié en novembre 1525, le texte apparaît également comme une justification de la capture du souverain lors de la terrible défaite de Pavie. En effet, dans le texte de Symphorien Champier, Bayard harangue le roi en ces termes : « Dieu veuille que en guerre ne prenez la fuite ».
Ainsi, l’humiliation de la captivité est, après coup, habilement maquillée en bravoure pour la postérité.
1515 - Marignan : conséquences et fortune de la bataille
À l’issue de la bataille, les Français occupent le Milanais, agrandi de Parme et de Plaisance. Le duché de Savoie, le marquisat de Saluces et Gênes étant acquis à la cause française, c’est toute l’Italie du nord qui passe sous influence du roi de France. En 1516, François Ier signe le concordat de Bologne avec le pape puis la « paix perpétuelle » avec les cantons suisses. Cette situation bouleverse le rapport de force dans la péninsule aux dépens de l’Empire et annonce les conflits à venir entre François Ier et Charles Quint.
Alliée aux renforts de la cavalerie vénitienne, l’artillerie mise en oeuvre au cours de la bataille joue un rôle déterminant face aux carrés de piquiers. Après plus d’un siècle d’expériences et de mises au point, le canon, utilisé de plus en plus fréquemment sur les champs de bataille, transforme pour longtemps l’art de la guerre.