La BDIC, un partenaire de référence sur la grande guerre
Quelle est selon vous la spécificité de cette exposition, parmi toutes les manifestations liées au Centenaire ?
Vu du front. Représenter la Grande Guerre est vraiment originale par rapport aux grandes expositions du centenaire,qui sont soit plus thématiques, soit à caractère historique ou artistique marqué. Elle part du point de vue des contemporains du conflit et montre comment dans des circonstances exceptionnelles,ils ont tenu à témoigner et comment les représentations qu'ils ont produites avec des moyens très divers (dessins, peintures, lettres, écrits, photographies,journaux du front) ont circulé auprès des populations de l'arrière. Ce n'est pas un regard rétrospectif sur le conflit, c'est la manière dont il a été vu et représenté pendant les hostilités qui est le sujet central. La dimension internationale est l'autre originalité du projet : tous les fronts sont couverts.
Pourquoi cette association BDIC – musée de l’Armée pour cette exposition ?
Ce n'est pas la première fois que le musée de l'Armée et la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine s'associent pour proposer une manifestation culturelle d'ampleur. Déjà en 2007, l'exposition Amours, guerres et sexualité avait réuni les deux établissements et avait été un succès. Avec Vu du front. Représenter la Grande Guerre, qui est une coproduction, nous renouvelons l'expérience à plus grande échelle puisque l'exposition s'étend sur plus de 800 m2 et présente plus de 500 pièces. Cette fois-ci, cependant, la signification est plus forte, car jamais depuis la Grande Guerre, on n'avait présenté simultanément des collections constituées en parallèle pendant les hostilités par le ministère de la Guerre et par le ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts. C'est l'occasion d'expliquer au public les différentes logiques des commandes de l'État à ce moment-là : missions des artistes, création du Service photographique des armées, ainsi que la manière dont des collections privées ont alors rejoint les collections publiques. C'est le cas par exemple de la BDIC, dont l'origine remonte à la Grande Guerre.
Henri Camus (1893-1989) Boyau de Riom, Saint-Quentin, octobre 1917. Après la contreattaque des grenadiers de mon escouade : ce qui reste de mes amis. Fait de souvenir au repos cinq jours après. Plume, aquarelle sur papier.
Pourriez-vous nous rappeler comment a été créée la BDIC, et ce qu’elle est aujourd’hui ?
l'État d'une exceptionnelle collection privée, celle des époux Leblanc, une réunion de documents de toutes natures, relatifs au conflit (tableaux, presse, photographies, objets, affiches, etc.), enrichie par la suite des apports du ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts, qui la rattacha sous le nom de Bibliothèque musée de la guerre à l'Université de Paris. Elle conserve aujourd'hui cette vocation de formation et de recherche auprès d'un public académique et l'élargit en touchant le grand public par ses expositions et sa bibliothèque numérique. Si la Grande Guerre est le noyau de ses collections, celles-ci se sont étendues depuis à l'ensemble de l'histoire contemporaine, avec un accent particulier porté sur les conflits, les migrations, les droits de l'homme dans le monde entier.
Un pilote pour les commémoration s liées au Centenaire
L’année 2014 a marqué le début du cycle du centenaire de la Première Guerre mondiale qui durera jusqu’à 2018. Afin de bien préparer ce rendez-vous, le gouvernement a créé en 2012 la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale. Constitué de seize membres fondateurs, ce groupement d’intérêt public travaille sous l’autorité du Secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la mémoire, Monsieur Kader Arif. Son rôle consiste à organiser les temps forts du programme commémoratif, à coordonner et accompagner les initiatives publiques et privées mises en oeuvre en France ou par la France à l’étranger, et à informer le grand public.