Emblèmes et trophées - Histoire et conservation d’un drapeau siamois
Lors de la Révolution française, les drapeaux conquis sur les armées étrangères rejoignent l’église Saint-Louis des Invalides. Cette tradition, un temps abandonnée lors de la Restauration, est rétablie en 1830 par Louis-Philippe.
Un drapeau siamois, présenté dans l’église, a été pris sur les rives du Mékong au Laos méridional par le lieutenant Pourchot lors de la guerre franco-siamoise de 1893.
Ce pavillon est constitué d’une seule épaisseur de coton rouge, composé de trois lès (pièce textile) d’inégales dimensions. L’éléphant est une incrustation, dont les détails anatomiques sont indiqués par un trait de peinture noir.
Il présente une décoloration en faisceau, des plis, des déchirures, et d’anciennes consolidations grossières.
Après la micro-aspiration, le démontage des ravaudages et la mise à plat (plaques de verre et poids), le revers a été doublé d’un organza de soie (rouge pour le champ, beige pour l’éléphant), servant de support pour les points de restauration à l’organsin de soie. Il a ensuite été recouvert d’un taffetas de soie rouge, détouré au niveau de l’éléphant en raison des conditions extrêmes d’exposition dans la cathédrale Saint-Louis.
L’avers a été recouvert d’une crépeline de soie l’unifiant et la protégeant.
Drapeau siamois avant et après restauration, 1893
© Paris - Musée de l’Armée