Vis ma vie de militaire - Variantes et universalité de la condition du soldat
En attendant l’ouverture de l’exposition Dans la peau d’un soldat. De la Rome antique à nos jours, début octobre, le commissaire évoque les aspects plus contemporains qui seront présentés aux visiteurs.
L’exposition Dans la peau d’un soldat. De la Rome antique à nos jours manifeste, dès son sous-titre, sa double originalité qui réside à la fois dans le large spectre chronologique qu’elle prévoit d’embrasser et dans la prise en compte, sans précédent au musée de l’Armée, des usages et matériels militaires immédiatement contemporains. Cette manifestation résulte en effet des réflexions qui animent l’établissement quant à l’intégration dans son parcours permanent des événements postérieurs à la Seconde Guerre mondiale, comme l’histoire de la décolonisation, la Guerre froide et les opérations extérieures. Le visiteur sera invité à partager le quotidien des soldats de notre temps, en explorant leur paquetage ou en découvrant, par exemple, comment sont développées leurs tenues de combat. Ces dernières sont le fruit des travaux de recherche du Centre d’expertise du soutien des combattants et des forces (CESCOF), qui dresse le cahier des charges très technique auquel doivent répondre les industriels consultés.
Un nano-hélicoptère de type Black Hornet est piloté par un soldat en tenue Ghillie à l’aide d’une station de pilotage portative munie d’un écran montrant en temps réel les images captées par le drone, 19 octobre 2016 © ECPAD
Au-delà de ces équipements, l’exposition Dans la peau d’un soldat s’intéressera aussi à la condition universelle du combattant, à la blessure ou à la mort qui peuvent résulter de son engagement et aux institutions qui, avec plus ou moins de sollicitude selon les lieux et les époques, soignent les blessures de son corps et de son âme, rendent hommage à sa dépouille, perpétuent la mémoire de son sacrifice : cet aspect de l’exposition trouve un écho particulier dans l’enceinte de l’Hôtel national des Invalides qui accueille depuis 1675 les soldats vétérans. Cette mission est encore aujourd’hui celle de l’Institution nationale des Invalides, qui assure les soins et la rééducation des blessés de guerre, civils comme militaires, ou de la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (CABAT), chargée du soutien et de la reconstruction des combattants et de leurs familles. Ces institutions ont accepté, à l’occasion de cet événement, d’expliquer leur rôle et de permettre aux visiteurs de mieux comprendre ces aspects, parfois douloureux, mais universels et intemporels de la condition et de l’expérience du soldat.
Levée de corps du caporal Hitnuk, légionnaire du 2e REP, mort au combat le 8 avril 2010. Afghanistan ; Kaboul © ECPAD
Exposition du 11 octobre 2017 au 28 janvier 2018
Olivier Renaudeau, commissaire de l’exposition