Une exposition organisée par le musée de l'Armée - Hôtel national des Invalides, Paris
Du 16 octobre 2013 au 26 janvier 2014

les premiers pas de la france
au-delà de la route des indes



Située au carrefour de l’Inde et de la Chine, la péninsule indochinoise éveille dès le XVIe siècle l’intérêt des Européens. Jésuites et missionnaires des Missions étrangères sont chargés par le pape de l’évangélisation des populations locales et de la formation d’un clergé « autochtone »... > Lire la suite


Sabre ayant appartenu à l’empereur d’Annam Gia Long
Petit cabinet ayant appartenu à l’empereur Tu Duc
Tambour du Corps royal de la marine
Canon vietnamien de la forteresse de Vinh-Long
Le Prince Canh

les premiers pas de la france au-delà
de la route des indes.



Située au carrefour de l’Inde et de la Chine, la péninsule indochinoise éveille dès le XVIe siècle l’intérêt des Européens. Jésuites et missionnaires des Missions étrangères sont chargés par le pape de l’évangélisation des populations locales et de la formation d’un clergé « autochtone », tandis que les premières relations commerciales avec l’Europe sont inaugurées par les Portugais, suivis au siècle suivant par les Hollandais et les Anglais. La France, qui n’est intervenue au XVIIe que sur le plan religieux, cherche des points de ravitaillement entre l’Inde et la Chine pour les navires de la Compagnies des Indes Orientales. La guerre civile de 1775-1802, succédant à une période de paix relative entre les seigneuries vietnamiennes du Nord et du Sud, lui donne l’occasion, par l’intermédiaire de Mgr Pigneau de Béhaine, de signer un traité d’assistance qui ne sera jamais appliqué, entre le roi de France Louis XVI et l’héritier de la dynastie des Nguyen, le futur empereur Gia Long (1802-1820). Ce dernier entreprend de rénover les structures confucéennes de l’Empire, modernise l’armée ainsi que la flotte vietnamiennes et élève des citadelles à la Vauban avec l’aide d’officiers français de la marine et du génie. À sa mort, son successeur Minh Mang, puis plus tard Tu Duc, adoptent une posture de fermeture face à l’influence des pays occidentaux, toujours en quête de concessions et de traités de commerce, et proclament des édits de persécution des chrétiens, accusés de collusion avec les Européens. A la veille de l’intervention militaire de la France, les Etats de la péninsule indochinoise, ethniquement et culturellement très diversifiés, entretiennent des rapports inégaux entre eux. Les royaumes indianisés du Cambodge et du Laos, étiolés et affaiblis, sont dominés par le Siam, tandis que le Vietnam demeure dans l’orbite de la culture politique chinoise. Par ailleurs, ces pays sont composés d’une mosaïque d’ethnies et les relations entre les minorités des montagnes et les peuples des plaines sont marquées de fortes tensions.



sabre ayant appartenu à l’empereur d’annam gia long


Fin XVIIIe siècle-début XIXe siècle Acier, or, jade, corail, perle, pierreries et vermeil, L. 97 cm., Inv. 5006 I (1891)
Pris lors du combat de Huê (5 juillet 1885), ce sabre de l’empereur d’Annam Gia Long (1762-1820) porte sur la lame
l’inscription « Thai A » qui provient d’une légende de l’époque des Zhou orientaux (771-256 ans av. J.-C.),
selon laquelle un forgeron disparut en montant sur l’un des deux sabres métamorphosés en dragons,
qui avaient été commandés par un prince.

© Paris, musée de l’Armée



petit cabinet ouvrant à tiroirs ayant appartenu à l’empereur tu duc
offert par l’empereur dong khanh au général warnet


Bois, nacre H. 46 cm ; L. 49 cm ; l. 19 cm, Inv. 5856
Don du général Warnet, 1905
© Paris, musée de l’Armée



tambour du corps royal de la marine, ayant appartenu à la musique royale de huê


XVIIIe siècle Laiton, peau, bois, cuir, corde, fer. H. 37,5 cm ; D. 40,5 cm, Inv. 2012.0.329
Ce tambour est l’un des trois tambours de la musique royale vietnamienne, aux armes royales de France,
cédés par un commandant de navire français ayant fait escale en Indochine. Il rappelle les relations anciennes entre
la monarchie française et la cour de Huê. Quelques années plus tard, en 1819, lors d’un séjour à Tourane, le capitaine Rey,
commandant Le Henry, est sollicité pour fournir deux hommes capables d’apprendre à jouer du tambour aux Annamites.

© Paris, musée de l’Armée



canon vietnamien de la forteresse de vinh-Long


Canon pris dans la forteresse de Vinh-Long au sud Vietnam, par les troupes dirigées par le Contre-amiral Bonard
contre les armées annamites en mars 1862.

© Paris, musée de l'Armée



le prince canh (1780-1801)
prince-héritier et fils du « roi » de cochinchine nguyen anh (futur empereur gia long),
lors de sa visite en france pour la signature du traité de versailles - maurépin


1787, Huile sur toile H. 164 cm ; L. 99,5 cm
Fils de Nguyen Anh, le prince Nguyen Phuc Canh fut envoyé en France par son père,
sous la protection de Mgr Pigneau de Béhaine,pour demander de l’aide à la cour de Louis XVI
dans le but d’être rétabli sur le trône de Cochinchine. À Versailles en 1787, le jeune prince
rentra en juillet 1789 avec Pigneau de Béhaine en Cochinchine où il mourut de maladie à l’âge de 21 ans.

© Paris, Missions étrangères de Paris.