Lorsqu’en 1830 la flotte française débarque dans la presqu'île de Sidi-Ferruch, la Régence d'Alger, qui dépend depuis près de trois siècles de l'empire ottoman, possède toutes les caractéristiques d'un État souverain.
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Clés d'honneur de la ville d'Alger© Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-GP / Christophe Chavan
Dirigée par une oligarchie militaire turque, elle contrôle Alger de près et l'arrière pays des tribus arabo-berbères d'assez loin. La Régence entretient avec la France des relations liées essentiellement à la guerre de course, à la capture et au rachat des esclaves chrétiens et à l'importation de blé en France, dont le paiement sera le principal objet du litige préalable à la conquête. Mais si l'expédition d'Alger vise officiellement à laver l'affront du fameux « coup d'éventail », une victoire brillante doit avant tout rendre à Charles X le prestige qui jugulera l'opposition intérieure et consolidera l'influence française en Méditerranée.
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Chefs arabes, anonyme© Musée de l’image d’Epinal
Forte des renseignements du commandant Boutin, l'armée française, débarquée le 14 juin 1830, obtient dès le 5 juillet la reddition du dey d'Alger. Très vite se pose alors la question du devenir des possessions françaises d'Afrique du Nord dont hérite la toute jeune Monarchie de Juillet : occupation restreinte ou totale ? Si les Français prennent vite possession de quelques points du littoral, l'intérieur du pays leur échappe totalement et l'armée se heurte à de fortes oppositions. A l'Est, le bey Ahmed tient vigoureusement le beylik de Constantine au nom de la Sublime Porte jusqu'en 1837, tandis qu'à partir de 1832, à l'Ouest, s'impose peu à peu la figure de la résistance aux Roumis (chrétiens), l'émir Abd el-Kader.
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