La chute de l’empire
J’ai défait des armées, mais je n’ai pu vaincre les flammes, la gelée, l’engourdissement, la mort ! Le destin a dû être plus fort que moi. Et pourtant, quel malheur pour la France, pour l’Europe !
Napoléon Bonaparte (1769-1821), cité par Emmanuel de Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène
Depuis la paix de Tilsit (1807), les relations entre Napoléon et l’empereur de Russie Alexandre Ier se sont détériorées pour des raisons politiques, économiques et idéologiques.
En 1812, la Russie prépare la guerre tandis que Napoléon rassemble la plus grande armée de son temps. Inférieurs en nombre, les Russes se replient, entraînant Napoléon toujours plus loin dans l’immensité des steppes. Les distances, les intempéries, les maladies, la désertion, la destruction systématique des ressources du territoire par les Russes affaiblissent la Grande armée de Napoléon, bientôt contrainte à la retraite en plein hiver. Harcelée par les Cosaques et souffrant du froid, elle échappe de peu à la destruction.
Surtout, la campagne de Russie renforce la détermination des ennemis de la France qui, pour la première fois, se liguent tous contre elle. Le Royaume-Uni, les empires de Russie et d’Autriche ainsi que les royaumes de Prusse et de Suède forment la sixième coalition antifrançaise. Ils sont bientôt rejoints par les États allemands de la Confédération du Rhin. Au lendemain de la défaite de Leipzig (19 octobre 1813), l’empire de Napoléon s’effondre. Assiégée et affaiblie, la France ne dispose plus de ressources pour s’opposer à l’invasion.
Ecouter Souvenirs des guerres napoléoniennes du lieutenant Chevalier : Leipzig (durée 2 minutes 41 secondes) |
La campagne de Russie
Avec une pareille armée, Napoléon pouvait faire le tour du monde ; mais le destin en ordonna autrement.
Jean-Marie Merme (1778- 1865), chasseur à cheval de la garde impériale, Souvenirs
La campagne de Russie constitue un moment-clef de l’histoire de l’Empire : entre octobre et décembre 1812, la Grande Armée de Napoléon est anéantie.
L’effondrement de l’Empire
Le désastre de Leipsick donna le signal de la chute du colosse.
Anna Potocka (1776-1867), nièce du maréchal de l’Empire polonais Poniatowski, Mémoires.
Au lendemain de la campagne de Russie, Napoléon tente de résister aux troupes de la sixième coalition anti-française en Allemagne puis en France, mais il ne peut empêcher la prise de Paris le 31 mars 1814. Il abdique quelques jours plus tard.