L’Empereur à la conquête de l’Europe
Napoléon avait glorieusement terminé ses guerres contre l'Autriche et contre la Prusse et constitué fortement la Confédération du Rhin. Par le duché de Varsovie donné au roi de Saxe, la Pologne semblait ressuscitée. L'Italie, Naples, lui appartenaient et son jeune frère, Jérôme, était devenu roi de Westphalie. Cette immense puissance avait un ensemble de grandeur fait pour fasciner les yeux : l'Empereur paraissait grand dans ces contrées qui avaient vu ses merveilleuses victoires.
Sébastien-Joseph de Comeau (1771-1844), émigré français dans l’armée bavaroise, Souvenirs des guerres d’Allemagne
Malgré la paix d’Amiens de 1802, les tensions subsistent entre la France et le Royaume-Uni pour des raisons politiques, commerciales et coloniales. Dès 1803, le Premier ministre britannique, William Pitt le Jeune, prépare la guerre.
Reprenant à son compte une idée émise sous le Directoire, Napoléon Ier projette de son côté de débarquer dans les îles britanniques. Pour s’en garantir, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande suscite en 1805 la troisième coalition antifrançaise avec l’Autriche et la Russie : 400 000 hommes menacent la France sur ses arrières. Napoléon Ier renonce à traverser la Manche et marche sur Vienne. C’est le début d’une marche triomphale qui mène l’armée française de victoires en victoires et lui ouvre les portes des plus grandes capitales de l’Europe continentale.
Entre 1805 et 1809, les victoires de Napoléon bouleversent la carte de l’Europe au profit de la France. Le mariage avec l’archiduchesse Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, fille de l’empereur d’Autriche, marque l’apogée du règne de Napoléon Ier. L’Europe occidentale est organisée en un Grand Empire, appelé parfois aussi « Empire d’Occident » en référence aux Empires de Rome et de Charlemagne dont Napoléon Ier revendique l’héritage.
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Un empire aux références européennes
Ses héros étaient Alexandre, César et surtout Charlemagne. La prétention d’être le successeur de fait et de droit de celui-ci l’occupait singulièrement.
Klemens Wenzel von Metternich (1773-1859) chancelier autrichien, Mémoires
Napoléon puise dans l’histoire européenne des références destinées à légitimer son empire et à s’affirmer face aux autres puissances qui dominent l’Europe.
La guerre maritime contre le Royaume-Uni
Napoléon résolut de bloquer son ennemie sur les mers, de lui couper tout accès avec la terre de l’Europe. Ne pouvant l’attaquer ni sur ses vaisseaux, ni sur son territoire, il voulut l’atteindre dans son commerce, base de sa prospérité et de sa politique.
Jean-Jacques Germain Pelet-Clozeau, (1777-1858), général français, Mémoires.
Le Royaume-Uni est l’ennemi numéro un de Napoléon qui envisage un temps d’envahir l’Angleterre, mais la destruction de la flotte française à Trafalgar l’empêche de réaliser son objectif. A partir de 1806, il organise le blocus continental destiné à ruiner l’économie britannique.
Une succession de victoires militaires
Qui pourrait résister à de telles forces, commandées par un tel homme ?
Anna Potocka (1776-1867), nièce du maréchal de l’Empire polonais Poniatowski, Mémoires.
En 1805, Napoléon dispose de la plus puissante armée d’Europe, composée de soldats aguerris, galvanisée par les idées de la Révolution et le charisme de l’empereur. Officier talentueux, il met en œuvre des stratégies innovantes qui lui permettent de prendre le dessus sur ses adversaires.
Le Grand empire de Napoléon
C’était la France qui occupait la première place dans les préoccupations de Napoléon ; il a tout fait pour son bonheur et pour sa gloire. Les autres nations ne lui servaient que comme des instruments nécessaires pour arriver à un but plus important.
Jozef Grabowski (1791-1880), officier polonais au service de l’état-major impérial français, Mémoires.
Les victoires militaires permettent à Napoléon d’imposer à ses adversaires des conditions de paix avantageuses pour l’empire français et ses alliés dont les territoires et la zone d’influence s’agrandissent. Hambourg, Amsterdam et Rome deviennent villes françaises.