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Les "vrais" mousquetaires



En 1622, Louis XIII, alors en guerre contre les protestants, détache les cinquante carabins de la compagnie des chevau-légers de sa garde, pour former une unité indépendante. Ces soldats sont armés du mousquet, que l’on ne peut utiliser qu’à pied, mais restent des cavaliers qui se déplacent à cheval.
Appelés mousquetaires du roi, ils reçoivent la célèbre casaque bleue ornée de croix fleurdelisées, signe de leur appartenance à la Maison du souverain et se voient confier des missions très variées : escortes du cortège royal, opérations de police et de maintien de l’ordre, mais ils sont surtout au premier rang des troupes royales quand il s’agit d’emporter une place assiégée.
En 1693, Louis XIV renonce à venir aux armées et les mousquetaires sont de moins en moins engagés, ce qui permet d’épargner cette pépinière de futurs officiers de l’armée royale.
Au XVIIIe siècle, l’essentiel de leur mission consiste en un service de garde et de prestige auprès du souverain. Ils connaissent le feu une dernière fois lors de la Guerre de Succession d’Autriche.
En 1775, les deux compagnies sont supprimées pour des raisons économiques. Brièvement recréées sous la Restauration, elles disparaissent définitivement en 1816.


  • La caserne des mousquetaires gris

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    Plan de la caserne des mousquetaires
    Agence de Robert de Cotte
    Elévation de l'hôtel des mousquetaires gris, rue du Bac
    France, vers 1720
    Paris, Bibliothèque nationale de France - Département des estampes et de la photographie
    Inv. R. de C. 1035 / Fossier 19.13
    En 1659, Louis XIV ordonne qu’un hôtel soit construit pour sa compagnie des mousquetaires, qui deviennent ainsi les premiers soldats de l’armée royale à bénéficier d’une caserne, à la satisfaction des habitants du faubourg Saint-Germain assujettis, jusque-là, au logement « des gens de guerre ». Du fait de travaux réalisés péniblement et sans grand soin, la caserne devient rapidement vétuste et plusieurs projets visent à la déplacer. Robert de Cotte, premier architecte du roi, est finalement chargé de restaurer l’édifice en 1720. Cette élévation montre l’état primitif de la façade sur la rue du Bac (à gauche) et son projet d’amélioration (à droite).
  • Croix de soubreveste de mousquetaire

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    Les croix de soubreveste sont, en principe, faites de velours blanc et bordées de broderies de fils de métal. Celle présentée ici est pourtant entièrement tissée de fils d'argent et d'or. Il semble d'autre part qu'il s’agisse d’une croix de dos de soubreveste. La fleur de lys des croix de devant était fendue pour permettre le passage de la tête dans l’encolure de la soubreveste, comme on peut le voir sur le portrait de mousquetaire de la deuxième compagnie. Photographie de la croix de soubreveste de mousquetaire

    France, XVIIIe siècle
    Paris, musée de l’Armée
    0353 / Gb 349/d
  • Forte-épée de mousquetaire
    de la 2ème compagnie et son fourreau

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    Ce sabre, ou forte-épée, semble avoir été adopté après la guerre de Sept Ans (1756-1763). Les deux compagnies sont dotées de la même arme, la monture de celle de la première compagnie est de couleur or, celle de la deuxième compagnie est d'argent. Les fortes-épées des deux compagnies de mousquetaires sont fabriquées par le fourbisseur Etienne Giverne. Photographie de la forte épée
    France, vers 1760-1770
    Paris, musée de l’Armée
    04495/172
  • Joseph Parrocel et la Guerre de Hollande
    aux Invalides

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    Photographie de la peinture de Joseph Parrocel
    En 1680, Joseph Parrocel se voit confier par Louvois la réalisation du décor de l’un des réfectoires de l’Hôtel des Invalides - aujourd’hui Salle Royale -, dont le programme est consacré aux « Conquêtes du Roy Louis le Grand aux années 1676-1677-1678 ». Il complète ainsi le décor des trois autres réfectoires qui avaient été confiés à Jacques-Antoine Friquet de Vauroze, à Michel II et à Jean-Baptiste Corneille. La restauration de ces peintures murales en 2005, grâce à un mécénat du CIC, a permis la redécouverte d’une grande partie du cycle, restée inédite, dissimulée sous des badigeons du XVIIIe siècle. On y découvre par exemple le secours apporté à Maastricht assiégé par le prince d’Orange en 1676 ou les mousquetaires lors du siège de Gand en 1678.
  • Portrait de mousquetaire de la 2ème compagnie

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    Ce portrait d'un mousquetaire de la deuxième compagnie, reconnaissable à la croix spécifique de son unité, ornée de cinq flammes jaunes, révèle le jeune âge des mousquetaires. On peut en effet entrer à la compagnie dès quinze ans, parfois plus tôt encore sur dérogation. Portrait peint d'un mousquetaire

    Anonyme français
    Huile sur toile, vers 1750
    Paris, musée de l’Armée
    24071 / Ec 1200
  • illustrations du recueil
    Divers exercices de cavalerie

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    Gravures représentant des cavaliers et des musiciens
    Stefano della Bella, gravé par Israël Sylvestre, Cavalier et musiciens des mousquetaires
    Eau-forte, 1640-1646
    Paris, Musée de l’Armée.
    2013.0.1474
    Ces trois petites eaux-fortes représentant des musiciens et un cavalier de la compagnie des mousquetaires, appartiennent à un recueil de 19 planches de figures équestres dédié à Monsieur d’Estissac, enfant d’honneur et compagnon de jeu du jeune Louis XIV. Elles comptent parmi les très rares représentations de ce corps d’élite dans la première moitié du XVIIe siècle.
  • Uniforme de grande tenue de mousquetaire
    de la 2ème compagnie

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    Pendant la première Restauration, Louis XVIII recrée la Maison militaire et les deux compagnies de mousquetaires de la Garde. C’est lors de la cérémonie de translation des dépouilles mortelles du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette, le 21 janvier 1815, que ces cavaliers apparaissent pour la première fois et sont très remarqués pour leur prestance et la beauté de leur uniforme.
    Chaque mousquetaire verse en entrant dans le corps 3000 francs et reçoit son habillement, l’équipement, l’armement, le harnachement et un cheval. Durant les Cent-Jours, les officiers de la Maison militaire sont arrêtés et les deux compagnies de mousquetaires sont licenciées. Au retour de Louis XVIII, les mousquetaires sont finalement supprimés le 1er septembre 1815. Le peintre Théodore Géricault, qu’Alexandre Dumas rencontre peu de jours avant sa mort en 1824, fut un de ces derniers mousquetaires.
    Portrait peint d'un mousquetaire

    France, 1814
    Paris, musée de l’Armée
    Gb 347 (casque) ; Gb 318 (habit) ; Gb 314 (soubreveste)