Apollinaire, témoin de l'engagement des étrangers dans l'armée française

Le musée de l’Armée a acquis deux autoportraits dessinés par Guillaume Apollinaire. Ressortissant russe, l’écrivain se porte volontaire dès août 1914 et participe à la deuxième offensive de Champagne. Atteint par un éclat d’obus en mars 1916, il est trépané à l’Hôpital italien. Convalescent, Apollinaire travaille à un projet, inédit, d’édition illustrée par lui-même. Poète assassiné. L’Autoportrait en cavalier décapité répond à la scène finale : « Venu à cheval jusqu’aux lignes, avec une corvée de rondins et enveloppé de vapeurs asphyxiantes, le brigadier au masque souriait amoureusement à l’avenir, lorsqu’un éclat d’obus de gros calibre le frappa à la tête d’où il sortit, comme un sang pur, une Minerve triomphale. » Ces oeuvres ont été présentées et publiées à l’occasion de l’exposition Vu du front. Représenter la Grande Guerre, organisée d’octobre 2014 à janvier 2015 par le musée de l’Armée et la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine. Marqués par l’influence des avant-gardes russes, ces autoportraits rendent compte des expérimentations plastiques dans la représentation du conflit.


Autoportrait en canonnier, 1916. Aquarelle,14 x 19,5 cm.
Guillaume Apollinaire (Inv. 2012.4.1).


Autoportrait en cavalier masqué décapité, (1916). 
Aquarelle et mine de plomb, 19 x 12, 5 cm.
Guillaume Apollinaire. (Inv. 2012.4.2).